Je vois constamment des “experts” vanter les mérites des juridictions en disant combien elles sont géniales et parfaites, etc.
La réalité peut vous choquer, mais il n’y a absolument plus de véritables paradis sûrs. Il n’existe pas de lieu unique où vous pouvez vous installer personnellement, avec tous vos biens, et être entièrement en sécurité.
Dans un monde hautement globalisé, tout est interconnecté, pour le meilleur et pour le pire. Il y a toujours quelqu’un / un groupe de personnes / un gouvernement qui pourrait vouloir s’en prendre à vous ou à vos biens, pour toutes sortes de raisons, même si vous n’avez rien fait de mal vous-même ; il suffit de demander aux Iraniens, aux Russes, aux Syriens et aux Occidentaux comme moi qui ont investi en Russie et se sont retrouvés pris dans les sanctions de leur propre gouvernement).
Dans cette courte vidéo, j’explique pourquoi la Suisse, Dubaï, divers micro-États européens, les dépendances de la Couronne, Panama, Singapour, etc. ne sont PAS les parfaits paradis sûrs que beaucoup de gens voudraient vous faire croire.Regardez la vidéo ici.
Dans un monde où les tensions géopolitiques sont exacerbées, aucun endroit n’est absolument sûr.
La stratégie la plus sûre consiste à opter pour la diversification. Et avec la diversification vient plus d’exposition. À tout moment, quelque chose, quelque part dans votre portefeuille, va se casser la figure.
L’époque où l’on pouvait tout planquer à Singapour ou à Genève et se sentir 100% en sécurité est révolue. Le “nouveau monde” dans lequel nous devons vivre sera marqué par des tensions, des trahisons et des gouvernements et personnes extrêmement agressifs.
Toutefois, avec la bonne stratégie, et surtout le bon état d’esprit, il est possible d’atténuer le risque, voire de prospérer.
C’est le genre de conversations sans détour qui ont lieu lors de mes appels de consultation sur l’internationalisation et la diversification.
L’Investisseur Globetrotteur
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Transcription de “Il n’y a pas de Centre Offshore parfait”
Bonjour ! Ici Ladislas Maurice d’Investisseur Globetrotteur. Donc aujourd’hui je vais discuter pourquoi je pense qu’il n’y a plus de vrais centres offshores sûrs comme il y avait avant, donc on va passer à travers une liste et je vais expliquer de centre en centre pourquoi je pense qu’ils ne sont pas parfaits.
La Suisse comme centre offshore
Donc le premier centre, c’est la Suisse, donc on connaît tous bien la Suisse. Ce qui est intéressant de savoir, de regarder avec la Suisse, c’est que quand on regarde l’histoire, c’est un pays de francophones, d’alémaniques et d’italiens qui ont réussi à ne jamais se taper dessus alors que tout autour, les Allemands, les Français et les Italiens se tapaient dessus. Et grâce à ça, ils ont réussi à s’enrichir. Donc ils ont vraiment une histoire, un historique de neutralité qui les a rendus tout à fait vraiment riches. Mais ce qu’on voit c’est que récemment ils ont décidé de participer à certaines sanctions contre les Russes.
Il y avait même des politiciens suisses qui ont commencé à dire que si la Chine devait attaquer Taïwan, qu’ils devrait aussi mettre des sanctions sur la Chine. Donc de manière effective, ça veut dire que la Suisse n’est vraiment plus un centre offshore neutre et sûr comme il l’était avant. En cas de guerre, en cas de gros conflit international, la Suisse pourrait se retrouver à être aussi la « Target » d’ennemis potentiels, ce qui n’était pas le cas avant.
L’Andorre, Monaco, le Liechstenstein comme Centres Offshores
Après, il y a des autres petits pays comme l’Andorre, Monaco, le Liechtenstein qui historiquement étaient des centres offshores. Mais bon, puisqu’ils sont complètement entourés de l’Union européenne et qu’ils sont tout petits, ils ont très peu d’influence et ils sont toujours un peu en train de se faire opprimer par Bruxelles. Donc de ce côté-là, ça ne marche plus de trop.
Les îles anglaise comme Centres Offshores
Après, il y a toutes les îles anglophones comme Ile of Man ou Jersey et Guernsey, toutes les dépendances de la couronne royale. Et. Ce qui est intéressant avec la Grande-Bretagne, c’est que les gens pensent que c’est un endroit sûr pour y mettre son argent. Mais quand on voit ce qu’ils ont fait aux Russes, ils ont accueilli les Russes dans les années 2000 – 2010 à bras grands ouverts, en étant très poli, à coups de flatterie à l’anglaise, et là après, on voit ce qui s’est passé avec l’Ukraine. Les Anglais ont mis des sanctions sur les Russes, y a pleins de Russes qui se sont retrouvés avec tous leurs biens en Angleterre, qui ont été « frozen », même saisis où vendus de force, donné à des charités, et leur permis de résidence retirés.
Donc, est-ce que c’est un endroit sûr où mettre ses biens, ses économies ? Pas du tout, c’est que si vous habitez dans un pays où que vous êtes citoyen d’un pays qui se retrouverait en conflit partiel, même indirect, avec l’Angleterre, les Anglais n’hésitent pas du tout à tout vous prendre. Ils n’hésiteront pas à vous regarder de haut en pensant qu’ils ont raison d’un point de vue moral, donc assez typique des Anglais.
Les îles des Caraïbes comme Centres Offshores
Après, il y a toutes les îles des Caraïbes, donc le problème avec les îles des Caraïbes c’est que c’est un peu le même problème que les petits pays en Europe. Ils sont complètement sous pression des États-Unis et de l’Union européenne. On le voit, avec leurs programmes de citoyenneté par investissement. Où ils sont toujours en train de se prendre des menaces. Et quand il y a un problème avec une banque, la banque perd ses banques correspondantes aux États-Unis ou en Europe, donc tout d’un coup, les gens se retrouvent avec des dollars bloqués dans je sais pas quelle banque donc ce n’est pas vraiment très « safe » de ce côté-là. Ce sont des pays qui sont vraiment faibles et c’est même à se demander, est-ce que ce sont de vrais pays ?
Le Panama comme centre offshore
Après, il y a le Panama, qui a beaucoup de points positifs. Par contre, ce qu’on voit, c’est que surtout pour les Européens, c’est quasiment impossible de transférer de l’argent du Panama si vous habitez en Europe et que si vous déclarez sur votre fiche d’impôt comme quoi vous avez un compte au Panama, il y a de bonnes chances que vous vous retrouviez avec un audit. Si vous transférez de l’argent d’un compte panaméen à votre compte en Europe, il y a de bonnes chances que votre Banque européenne cherche à fermer votre compte parce qu’ils ne veulent pas de ce genre de risques, donc ça pour les Européens pas top, pour les québécois c’est bien.
Par contre, on voit ce qui s’est passé dans les dernières semaines et dans les derniers mois au Panama, où il y a eu beaucoup de manifestations à cause des inégalités sociales. L’économie est un peu moyenne, il y a eu des manifestation, et il y a eu des manques dans les magasins à Panama City et les routes étaient bloquées. Donc c’est difficile d’avoir un centre offshore très sûr quand il y a tant de problèmes sociétaux qui ne sont pas réglés.
L’Île Maurice comme centre offshore
Et ça m’amène au prochain, qui est l’île Maurice. J’aime beaucoup, beaucoup de points positifs, surtout pour ceux qui font du business en Afrique. C’est sans doute la meilleure option, même potentiellement la seule option, parce que les banques françaises sont assez ennuyantes de ce côté-là. Mais par contre, un des problèmes avec l’île Maurice qui n’est pas encore un problème pour l’instant, c’est le fait que c’est un pays qui est quand même assez divisé d’un point de vue social. Il y a beaucoup de disparités et donc ça pourrait être un problème en cas de crise économique. Donc quand les choses vont bien, c’est pas un problème, mais ce genre de tensions ressortent quand il y a une crise économique. Donc, c’est à voir donc pour l’instant c’est pas un problème mais c’est un problème potentiel.
Après il y a Hong-Kong, on voit ce qui s’est passé avec Hong-Kong, plus du tout un centre offshore sûr, et
Singapour comme centre offshore
Singapour, il y a beaucoup de points positifs avec Singapour, donc de bonnes banques, un pays avec une bonne souveraineté, le système de justice qui marche bien, donc vous êtes sûrs de ce côté-là, vous avez beaucoup de sécurité, par contre le risque avec Singapore, c’est d’un point de vue plutôt géopolitique, quand on regarde l’emplacement, ils sont vraiment sur le Détroit de Malacca, où il y a à peu près 25% du commerce mondial qui passe par là, et une bonne partie / la plupart des importations chinoises de pétrole se serait difficile de se dire qu’ en cas de guerre entre la Chine et les États-Unis, que un des deux pays ne chercherait pas à prendre Singapour.
Il ne faut pas oublier que Singapour était envahie pendant la seconde guerre mondiale, parce que justement c’est un endroit qui est vraiment stratégique, donc est-ce que ce serait fou de se dire que en cas de guerre entre les États-Unis et la Chine, que les chinois chercheront à prendre Singapour, où il y a beaucoup de choses à prendre, beaucoup d’or etc. qui donnerait le contrôle du Détroit de Malacca, et qui est un pays qui est composé d’à peu près 70% de chinois ethniques, c’est quand même une possibilité assez forte, donc je ne suis pas en train de dire sur YouTube que la Chine va envahir Singapour, mais plutôt que c’est un risque potentiel. En anglais on appelle ça un “Stress Test”, pour vraiment pousser la thèse du centre offshore sûr, il faut pousser avec un scénario d’une guerre. Comment est-ce que Singapore s’en sortirait ? On n’est pas si sûr que ça.
Dubaï comme centre offshore
Après il y a Dubaï, donc tout le monde parle Dubaï, Dubaï, donc oui Dubaï c’est amusant, c’est drôle, on peut avoir la résidence là-bas, on peut vivre là-bas, ne pas payer d’impôts, c’est super. Par contre ce que les gens ne mentionnent jamais, parce qu’ils n’ont pas tellement le droit de le mentionner, c’est que quand on habite à Dubaï on a aucun droit, donc si vous avez un seul problème avec un émirati, vous perdrez dans tous les cas, et après le gouvernement là-bas n’hésite pas du tout, tout d’un coup à geler tous vos comptes, à geler tout ce que vous avez, à vous empêcher de partir du pays si vous avez un problème judiciaire, donc de ce côté-là, ce n’est pas sécurisé, et les gens qui habitent à Dubaï ne vous le diront jamais, surtout ceux qui vous vendent des résidences etc. parce que s’ ils commencent à dire ça sur les réseaux sociaux, eux-mêmes, pourront avoir des problèmes. Donc c’est un peu une prison dorée pour les gens, donc de ce côté-là, c’est pas du tout sûr, et du reste les gens qui connaissent bien la région du Golf, qui travaillent là-bas, qui vivent là-bas, travaillent là-bas pour se faire des très bonnes salaires, pour ne pas payer l’impôt, mais après qu’est ce qu’ils font avec leurs argent ? ils l’envoient à l’étranger dans un autre centre offshore, plutôt que de garder tous sur place dans le Golf, donc en général, ils achètent un ou deux appartements mais pas forcément plus que ça.
Il n’y a pas de Centre Offshore parfait
La réalité, c’est qu’il y a aucun centre qui est parfait. Je suis à peu près sûr qu’il y a jamais eu aucun centre par le passé qui était parfait, mais encore moins maintenant. Donc il faut être diversifié. Il faut savoir utiliser plusieurs centres. Savoir quel centre est le mieux pour ça ou pour ci, et cetera, et être diversifié et vraiment utiliser chaque centre pour leur propre niveau d’expertise, parce qu’ils sont tous spécialisés dans des sortes de transactions ou de services spécifiques, donc il faut vraiment être flexible de ce côté, c’est vraiment la meilleure manière de se protéger.
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