Pierre Ollier et moi avons discuté des plans de l’impôt universel sur la nationalité qui a été rejeté par l’Assemblée nationale, mais qui risque d’être forcé quand la crise de la dette française arrivera à son comble.
Nous discutons des différents scénarios d’implémentation, des conséquences pour les expatriés et pour ceux qui ne sont pas encore partis.
Pierre Ollier a une chaîne Youtube très intéressante et a déjà discuté de sa perspective sur ce sujet en profondeur. Il propose une formation sur l’immobilier en France.
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Transcription de “Impôt sur la nationalité Française – Réflexions avec Pierre Ollier”
LADISLAS MAURICE : Bonjour. Ici Ladislas Maurice de Investisseur Globetrotteur. Aujourd’hui je suis avec Pierre Ollier, et nous allons discuter de l’impôt universel, donc de l’impôt un peu sur les expatriés français à l’étranger, qui a heureusement été rejeté par l’Assemblée nationale. Pierre Ollier, comment est-ce que ça va ?
PIERRE : Bonjour Ladislas, merci de m’inviter sur ta chaîne. Ça va très bien, et toi ?
LADISLAS MAURICE : Bien, bien. Heureusement qu’ils ont rejeté ça, parce quand on lit ce texte : « Sous réserve des conventions fiscales signées par la France, les personnes de nationalité française », important, « de nationalité française ayant résidé au moins trois ans en France, sur les dix dernières années ayant précédé leur changement de résidence fiscale vers un État pratiquant une fiscalité inférieure de plus de 50 % à celle de la France en matière d’imposition sur les revenus du travail, du capital ou du patrimoine. Les personnes soumises aux obligations du présent alinéa bénéficient d’un crédit d’impôt égal à l’impôt sur ces mêmes revenus qu’elles ont déjà acquitté dans leur pays de résidence. »
PIERRE : Voilà.
LADISLAS MAURICE : Donc, très mal écrit.
Les conventions fiscales protègent-elles de l’impôt sur la nationalité
PIERRE : Oui, c’était assez mal écrit. Enfin, c’est assez complexe mais un petit peu comme tous les textes fiscaux, on a eu quand même une petite frayeur parce que c’est vrai que si ce texte était passé, j’entendais beaucoup de gens qui disaient : « de toutes façons ça nous concerne pas, la France à des conventions fiscales avec tous les pays du monde, il faudrait qu’ils renégocient ».
Toutes les conventions fiscales du monde, en réalité pour avoir lu les projets parce que ça fait déjà des années qu’ils en parlent, enfin il y a déjà neuf – dix ans qu’ils en parlent de cet impôt universel au niveau du parti de Jean-Luc Mélenchon, et donc quand ils ont présenté ce texte, ils proposaient d’avoir un crédit d’impôt, donc ce n’est pas très clair, mais en fait, si c’est clair, c’est-à-dire que tu payes tes impôts en France si tu rentres dans les conditions, admettons que tu es dans un pays où la fiscalité est 50 % inférieure à celle de la France et que tu sois parti… enfin, cette histoire d’avoir vécu en France pendant trois ans sur les dix dernières années, tu as le droit à un crédit d’impôt, donc qu’est-ce que ça veut dire avoir droit à un crédit d’impôt ? Ça veut dire que tu payes tes impôts en France, si tu rentres dans ces conditions, donc tu payes full taux français, et tu as le droit à un crédit d’impôt.
Un crédit d’impôt, c’est-à-dire que la France va te rembourser ce que tu as payé en trop, donc tu dois payer. Donc, voilà comment, en fait, et mis le système, c’est ce qui s’appelle un système d’impôt différentiel, c’est-à-dire que tout ce que tu n’as pas payé, par exemple, dans un pays… admettons tu vis aux Bahamas, en fait, tu le payes à la France et, ensuite, si tu veux être remboursé, tu présentes ton crédit d’impôt en disant : « Ah non, j’ai déjà payé ça, donc remboursez-moi. » Donc, ça aurait été vraiment un impôt universel et voilà, ça commence tout petit, mais derrière ça peut toujours… enfin, c’est comme tout, les impôts en France ça commence toujours… on te dit que c’est provisoire, et puis après ça peut durer cinq ans, dix ans et puis Ad vitam éternellement.
LADISLAS MAURICE : Mais bon, fondamentalement ils n’auraient pas pu mettre ça en place avec les pays qui ont déjà une convention fiscale avec la France.
PIERRE : Á l’instantané non, mais les conventions fiscales peuvent se renégocier, et le problème de ce type de texte c’est que la France, elle est dans l’Union européenne, elle pèse quand même au niveau des décisions fiscales, donc si la France avait pu mettre en place ce type de texte, le risque aurait été qu’un pays, par exemple comme l’Allemagne, ou comme d’autres pays et qu’ensuite l’Union européenne fasse du lobbyingpour ensuite renégocier les conventions fiscales.
On trouve des systèmes, en disant, par exemple, les pays qui ne veulent pas appliquer ça, on peut très bien les mettre sur des listes grises, sur des listes noires, un petit peu comme ce qu’ils ont fait pour l’échange automatique d’information, donc ça aurait pu, par la suite, ils auraient eu des moyens de pression pour pouvoir le mettre en place. Donc, de ce côté-là, j’ai envie de dire oui sur le papier, à court terme, mais si on regarde un moyen – long terme, si ce type de texte venait à passer, je pense que derrière ils ont réfléchi à des façons de l’implémenter, même si le texte n’était pas très bien rédigé.
LADISLAS MAURICE : Oui, vraiment très, très mal rédigé. Ils auraient dû le retravailler dessus. C’est qu’aussi, pourquoi que les gens de nationalité française et pas les étrangers qui vivent en France aussi, donc c’est le genre de question.
L’idée derrière ce project
PIERRE : Quand tu lis le texte, en fait, c’est-à-dire les projets avant qu’ils rédigent ce fameux amendement qui a été rejeté, enfin, on reprécise, parce que des fois des personnes disent : « ça y est, je vais être taxé sur mon passeport, je vais renoncer à ma nationalité française, non, non, pas besoin. » Ça a été rejeté mais l’idée, derrière ça, c’était vraiment de se dire : voilà, quand vous êtes français, vous avez des droits, d’accord ? Donc, quand vous êtes français vous devez aussi avoir des devoirs, donc c’est comme ça, en fait, qui raisonnent et dans l’idée, comme la France a une dette qui explose, comme le déficit explose, ça a été très très mal géré en France, forcément il va y avoir une hausse d’impôts parce qu’ils ne savent faire que ça, augmenter les impôts, ils ne savent pas réduire les dépenses.
Enfin, tu sais comment ça se passe au niveau des fonctionnaires français, ça va toujours… on a un problème, on taxe plus et, pour éviter une fuite massive des entrepreneurs et des gens qui ont de l’argent, ils ont dit : « on va mettre cet impôt en place pour… c’est une clause, en fait, anti-expatriation. » Donc, l’idée c’était d’éviter que les riches quittent la France et c’est aussi un peu une mesure démagogique parce que beaucoup de Français, si tu veux, n’aiment pas les gens qui sont expatriés, et du coup qui ne payent plus d’impôts en France, ils les voient comme des évadés fiscaux, comme des traîtres à la nation, donc ils se disent : « attends, si nous on nous augmente nos impôts admettons de 10 %, 20 %, 30 %, et qu’en plus les riches partent, donc du coup cet impôt se retrouve sur la classe moyenne, donc c’est complètement injuste, donc il faut absolument taxer les riches.
Après, ce qu’ils ne sont pas rendu compte, c’est que les Français qui sont expatriés, 95 % d’entre eux ce ne sont pas des personnes qui sont riches et généralement, ce sont des personnes qui ont des frais beaucoup plus importants qu’un Français qui est en France parce que tu as l’école qui est payante. Quand tu es l’étranger, tu n’as plus le droit à la sécurité sociale, tout ce qui est hôpitaux, routes etc., infrastructure, tu n’en bénéficies pas et généralement ça coûte beaucoup plus cher, tu le sais, tu voyages, ça coûte beaucoup plus cher quand tu es expatrié de vivre dans un pays que quand tu es local.
Durée de négotiation pour une convention fiscale
LADISLAS MAURICE : 100 %. Bon après au niveau des conventions fiscales, ça prend quand même beaucoup de temps pour négocier des conventions fiscales, on le voit. Quand on cherche à mettre une nouvelle convention fiscale en route, ça peut prendre des temps, on voit des négociations de 5 ans, 10 ans, 15 ans, ça dure vraiment très longtemps. Donc, je crois que le message c’est surtout pour dire aux gens : ce n’est pas le moment de paniquer mais c’est le moment d’agir, donc si les gens souhaitent partir, c’est sans doute le moment de partir maintenant, s’il devaient mettre ça en place plus tard, et c’est aussi difficile à mettre en place de manière rétroactive, donc si vous êtes déjà partis, il y aurait peu de chance qui pourrait vous imposer ça de manière rétroactive en disant : « ah, oui, ça fait que sept ans que vous avez quitté la France, mais les trois années d’avant vous étiez en France, donc vous devez payer. »
Donc, ce serait vraiment très difficile de mettre ça en place. Et après, une autre layer c’est au sein de l’Union européenne, ce serait encore plus compliqué de mettre ça en place, c’est que là il faudrait que tous les membres de l’Union européenne votent pour ce genre de changement de fiscalité et, du reste, ça a été discuté à Bruxelles, ce genre de taxation basée sur la citoyenneté etc., ça a été discuté dans certains focus groups et dans certains think tanks à Bruxelles. Ce n’est pas allé très loin mais, comme tu le dis, c’est un sujet qui est de plus en plus discuté en Europe.
Autres pays avec taxation sur la citoyenneté
LADISLAS MAURICE : On en a entendu parler aussi un peu en Australie, l’Afrique du Sud a aussi un système un peu comme ça en place, il y a une certaine forme de taxation sur la citoyenneté et personne ne discute, mais la Hongrie a aussi une fiscalité sur la citoyenneté. La manière dont ça marche en Hongrie, c’est : vous êtes taxé sur votre citoyenneté hongroise, si vous ne vivez pas dans un pays qui a une convention fiscale avec la Hongrie et, si vous n’avez pas une deuxième citoyenneté.
Après, il faut voir qu’en Hongrie, même les gens qui vivent, par exemple, je ne sais pas, dans un pays où il n’y a pas de convention fiscale avec la Hongrie, peut-être le Paraguay, je ne sais pas quel pays en Afrique, et qui a qu’une seule citoyenneté, la réalité c’est que le enforcement mechanism est très faible. Ils ne mettent pas ça vraiment en place, ce n’est pas vraiment implemented. Par contre, avec la France, on peut tout à fait s’imaginer qu’il mettrait ça en place, et ce que tu disais sur la plupart des expatriés qui ne sont pas riches, donc ça c’est un point vraiment important. En fait, ce n’est pas qu’une question d’impôt.
C’est que si c’est partir quelque part et devoir payer 20 % etc. Voilà, c’est une partie de la discussion, mais l’autre partie de la discussion c’est toute la paperasserie qu’il y a à faire. J’ai beaucoup de clients nord-américains, j’ai des clients américains, ils renoncent à leur citoyenneté américaine, pas parce qu’ils ne veulent plus payer d’impôts aux États-Unis mais parce qu’ils en ont marre de toute la paperasserie, alors qu’ils vivent à l’étranger depuis une dizaine d’années, une quinzaine d’années, chaque année ils se retrouvent à remplir des impôts compliqués aux États-Unis qui ne prennent pas vraiment en compte leur situation spécifique à l’étranger etc., ils n’en peuvent plus des papiers, ils n’en peuvent plus. Donc, ils renoncent. Ce n’est même pas pour économiser les 15 – 20 %, c’est juste parce qu’ils n’en peuvent plus de la paperasserie et ils sont tristes de renoncer à leur citoyenneté, ils n’ont pas du tout envie…
PIERRE : Je comprends tout à fait, parce que les gens je ne se rendent pas compte, en fait, de ce que ça impliquerait parce qu’il faut vraiment être expatrié pour comprendre ce genre de problématique. Donc, dans le cas d’un impôt différentiel, vu que chaque pays pratique un impôt différent et que toi tu aurais droit à un crédit d’impôt, j’ai réfléchi à ça et je me suis dit, mais en fait ça serait à toi d’apporter la preuve que tu as déjà payé des impôts dans ce pays, ce n’est pas la France qui va aller faire ce travail.
Donc, pour faire ça, c’est-à-dire, imaginons que tu vis en Turquie, que tu vis en Géorgie, que tu vis dans un pays où la langue ce n’est pas l’anglais, ça veut dire, imaginons on va prendre voilà l’exemple de la Géorgie. Mettons que ça tombe qu’il y a plus de convention fiscale ou qu’ils arrivent à se mettre d’accord, donc il faudrait que tu prennes les documents des services fiscaux, par exemple, Georgiens, que tu les fasses traduire en français, donc que tu fasses appel à un traducteur certifié, ensuite ces documents il faudrait qu’ils soient apostillés et ensuite il faudrait que tu les envoies à la France et qu’ils étudient ça pour dire : « oui, vous avez bien le droit à votre crédit d’impôt », et il faudrait que tu le fasses sur tous tes revenus, c’est-à-dire, que sur le revenu du patrimoine, sur tes revenus de placement, si t’as des cryptos, enfin t’imagines en fait la quantité de paperasse, il faudrait tout faire traduire en français pour pouvoir bénéficier, en fait, de ce crédit d’impôt, donc ça serait quasiment impossible.
J’ai déjà eu des cas de figure où on devait me payer des droits d’auteur en France et sur une préface que j’avais rédigé, et donc en fait la maison d’édition m’a dit : « voilà, nous, en fait, on va vous prélever automatiquement 30 %, sauf si, à l’époque je vivais à Malte, sauf si vous faites remplir à Malte un certificat de dispense fiscale », et donc, quand je suis allé voir les impôts de Malte pour dire est-ce que vous me signez ce document, ils ont dit non, mais on signera jamais une dispense fiscale, un document en français qu’on comprend pas, donc du coup, j’ai quand même dû payer ces 30 % d’impôts sur des droits d’auteur que j’avais eu sur un livre. Après, ce n’était pas la question mais en fait le mécanisme il devient extrêmement compliqué, comme tu le disais, au-delà des impôts et la deuxième chose c’est de devenir persona non grata dans les banques.
Tu le sais très bien, aujourd’hui quand tu vas ouvrir un compte bancaire on te demande toujours cette question : are you an US person et tu dois remplir ce document W8 ben, non je ne suis pas résident américain, non mon entité américaine n’a pas d’établissement stable aux États-Unis etc., et à ce moment-là, oui, on veut bien t’ouvrir un compte bancaire. Si tu dis que t’es une personne américaine, il y a des risques d’amende énormes pour la banque, parce que chaque année la banque doit reporter que t’es une personne américaine, donc la plupart des banques, en fait, rejettent les Américains.
Quand t’es américain, aujourd’hui, on ne te veut pas. Moi, j’ai travaillé chez Berkley à Paris, avenue de l’Opéra et quand cette régulation a été mise en place, on a clôturé tous les comptes des personnes américaines et toutes les personnes qui étaient américaines et qui souhaitent ouvrir des comptes, l’ouverture de comptes, la réponse était systématiquement non, vous êtes une US person, on ne vous ouvre pas de compte, donc ça enclenche beaucoup de problèmes si tu veux. C’est vrai derrière et les gens ne se rendent pas compte de ça, pour eux c’est : « ah les Français sont à l’étranger, il faut qu’ils payent ». Oui, mais, en fait, tu deviens un paria, en fait, à l’étranger quand t’as type de mécanisme qui met en place.
LADISLAS MAURICE : Après, ça ce n’était pas forcément l’histoire des Américains, ce n’est pas forcément à cause de la citizenship based taxation, mais c’est surtout à cause de FATCA. Si la France devait mettre en place un revenu universel sur les expatriés français, ça n’impliquerait pas FACTA, la France serait toujours dans CRS, donc je ne suis pas convaincu que ça aurait de l’impact sur les banques.
Comment mettre en place l’impôt universel?
Après, au niveau de la mise en place de cet impôt, donc ça c’est un des scénarios que tu décris où les Français devraient chaque année montrer toutes les preuves, après il y aurait un autre scénario où ce serait le français déclare ses impôts et, seulement si on lui demande, seulement s’il se fait audité il doit montrer toutes les preuves, donc déjà ça…
PIERRE : Dans le texte c’est rédigé comme ça, c’est-à-dire vous avez le droit à un crédit d’impôt, donc ça veut dire en par des il faut que tu payes, et ensuite crédit d’impôt, donc on l’a déjà quoi. Par exemple, quand tu payes ton jardinier en France ou quand tu payes une assistante à domicile tu as déjà ce crédit d’impôt et en fait tu dois fournir aux impôts, en fait, la facture comme quoi tu as bien payé ton assistante médicale et donc du coup t’as le droit à un crédit d’impôt donc tu le déclares lors de ta déclaration crédit d’impôt, j’ai payé par exemple 500 euros à mon jardinier, et hop, tu vas pouvoir le déduire sur ta déclaration d’impôt.
LADISLAS MAURICE : Donc, ça a à voir peut-être qu’ils changeraient ça, ils diraient : « ok, ce serait trop de papier de demander à tout le monde de faire ça », donc on leur demanderaient juste self declaration et après on auditera x%, et la troisième manière d’opérer, qui serait sans doute la plus simple, ce serait de dire : voilà la liste des pays qui sont concernés, donc si vous déménagez, par exemple, au Paraguay, là c’est premier en ligne 10 % pas de convention fiscale, boom, si vous déménagez dans ces pays-là, dans ce cas-là, cette nouvelle loi s’applique à vous, par contre, tous les autres pays, c’est bon, vous n’avez pas besoin de faire de déclaration et chaque année, selon en espèce de critère qu’ils utiliseraient à Bercy, les pays pourraient changer ou ne pas changer.
Quand faut-il partir?
LADISLAS MAURICE : Donc, il y a plusieurs manières de mettre ça en place, certaines manières serait nettement moins embêtantes d’un point de vue compliance que d’autres, mais la réalité, comme tu le dis, Pierre, la réalité c’est de vouloir punir les gens qui partent. Les Français ont un déficit public de plus de 6 %, alors qu’il n’y a franchement aucune raison pour avoir un déficit public de près de 6 % en ce moment. On n’est pas en pleine récession, donc voilà, il va falloir aller récupérer l’argent et clairement le gouvernement n’a pas l’air de faire tellement de coupe budgétaire mais surtout a l’air de vouloir trouver un peu plus d’argent, donc c’est un vrai risque, donc je crois vraiment le message c’est, les gens qui souhaitent partir vaut mieux partir maintenant que plus tard.
PIERRE : Oui, et puis il faut aussi un petit peu s’intéresser. En fait, derrière c’est plus, je pense, une idéologie, les députés qui mettent ça en place, je pense, sont un petit peu déconnectés et ne réalisent pas vraiment comment ça peut se passer. Je ne sais pas si tu as déjà regardé des débats à l’Assemblée nationale comment ça se passe, en fait, un amendement il passe, et c’est le président de l’Assemblée qui dit : « est-ce que quelqu’un veut défendre l’amendement » ? Donc, par exemple, taxer les Français à l’étranger, donc t’as un député qui se lève et qui dit : « c’est scandaleux, regardez ces riches qui partent à l’étranger et qui ne payent rien etc. », donc il faut qu’il y ait de la solidarité etc., donc il faut que ce soit voté.
Tous les députés ne sont jamais présents, enfin, tu dois avoir peut-être 30 % ou 40 % des députés qui sont présents à l’Assemblée, donc même si, entre guillemets, tu as une assemblée qui serait majoritairement contre cet impôt, il suffit que ce jour-là à l’Assemblée ce soit plutôt le groupe, par exemple, Nouveau Front Populaire qui sont en place et qui veulent faire passer cet impôt, la présidente de l’Assemblée dit : « on passe cet amendement au vote, le vote est ouvert, le vote est clos », en trois secondes, les gens votent et l’Assemblée adoptée. Ça se passe comme ça, donc ça se passe très très vite, tu pourrais dire que c’est un processus que les gens on eut le temps de débattre et tout ; non, ça se passe généralement très très vite et donc c’est quelque chose qui peut revenir par la suite sous une nouvelle forme et après, comment est-ce que ça pourrait être implémenté ?
Aujourd’hui ça couterait très cher. L’idée c’est que, en fait, de mettre en place ce type de système, le fait de payer des fonctionnaires pour juste aller collecter l’impôt etc., coûterait plus cher que l’impôt qu’on pourrait collecter, mais c’est quelque chose qui pourrait être résolu par la suite par grâce à l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, ce ne serait plus des fonctionnaires qui traiteraient ça, mais le processus serait automatisé à 90 %, 95 % et ils arriveraient peut-être avec l’évolution de la technologie, justement à aller chercher de l’impôt parce que leur but c’est vraiment, je dirais pas de baisser les dépenses publiques, mais vraiment d’aller taxer plus, c’est ce qu’on a en fait aujourd’hui au niveau de la gauche, en fait, la gauche française, il faut plus d’impôts c’est l’ idéologie.
LADISLAS MAURICE : Oui. Et tous les députés n’ont aucune idée des conséquences d’un impôt comme ça, et les gens ne comprennent vraiment pas, comme tu disais, les problématiques des Français à l’étranger. Et après, au niveau des partis politiques le LFI sont à fond pour, beaucoup de gens aiment bien le Rassemblement National, mais c’est aussi le genre de personne qu’iraient voter pour ce genre d’impôt qui fait un peu cocorico. Là, fondamentalement, il y a que les macronistes.
PIERRE : Le Rassemblement National, en commission des finances parce que dans un premier temps c’est un amendement qui était présenté en commission des finances, donc, qui était adopté, le Rassemblement National était pour, puis après, finalement, ils ont voté dans un premier temps contre le texte de la commission des finances, donc ça a été rejeté, ça a été représenté à l’Assemblée nationale et le Rassemblement National a voté contre, sous chantage en disant : « on n’est pas contre, on n’est pas du tout contre cet impôt, donc si sous-entends, on est pour, mais on veut la préférence nationale pour les Français, donc on veut que les Français aient la priorité sur les étrangers, surtout ce qui est prestations sociales etc., si on obtient ça, vu que maintenant les Français auront des droits supplémentaires, on estime que ok, ils peuvent avoir des devoirs et donc, s’ils partent, en fait, ils auront le devoir de payer l’impôt.
Évidemment, après on verra comment le texte… ce texte, à mon avis, sera représenté parce que… ce n’est pas parce qu’un amendement est rejeté une année, qui ne va pas être représentée l’année suivante. Quand on suit, en fait, des débats de l’Assemblée nationale, là j’ai suivi justement vote de texte sur le budget, sur tout ce qui était dépenses, et on voyait bien dans l’Assemblée nationale en disant mais écoutez, vous avez déjà présenté cet amendement l’année dernière et vous vous êtes rendu compte que ça ne passait pas au niveau de l’Union européenne, on a dû payer des amendes etc., et vous le représentez quand même. Mais en fait, ils le représentent, ils l’ont voté, ils l’ont à nouveau adopté.
Donc, les textes peuvent être représentés chaque année, donc on n’est jamais à l’abri de ça. Donc, il faut regarder un petit peu la tendance de dire : bon, il faut abandonner son passeport français, je pense que c’est un peu prématuré mais, effectivement, pour les gens qui pensaient s’expatrier, ça peut être un signe, sachant qu’en plus les États-Unis au niveau de Donald Trump parlent de supprimer cet impôt sur la citoyenneté, c’est quelque chose que, apparemment, l’administration Trump serait pour l’idée de supprimer cette impôt sur les Américains. Donc, on verra la tendance que ça va prendre.
LADISLAS MAURICE : Oui. Et la réalité c’est que la France court droit vers une crise de la dette à un moment donné. Dans les prochaines années, sans doute, les Français vont avoir de gros problèmes avec la dette. Ils vont devoir présenter un budget dur pour pouvoir rassurer les marchés et c’est dans des moments comme ça, dans des moments de crise un peu à la grecque, où là il y a tout qui passe d’un coup – là bam, et ça repasse au milieu de tout ça, pas de débat et tout d’un coup, d’un jour à l’autre, voilà, c’est mis en place et c’est trop tard pour réagir.
Donc, vraiment, le conseil c’est que… ça risque de passer, la vérité ça risque de passé. La France est endettée, la France est dans une sale situation fiscale, ça ne va que s’empirer, il y a vraiment aucun espoir, on ne voit pas la fin du tunnel, donc, il faut se préparer. En gros, si vous êtes français et que ce genre d’amendement ça vous inquiète, il vaut mieux commencer à quitter maintenant que dans quelques années, parce qu’il y a de bonnes chances que vous vous retrouviez dans une sale situation, et plus on est parti tôt, plus on a coupé les liens, plus les choses sont clean.
PIERRE : De toutes façons il faudra payer et de toutes façons l’impôt sera toujours injuste, c’est-à-dire que ça sera soit les personnes âgées qui seront sacrifiées, donc ils couperont au niveau des retraites, ou couperont au niveau des dépenses, par exemple, pour tout ce qui est soins de santé etc., ou alors ça sera pour des dépenses pour le climat, parce qu’aujourd’hui c’est quelque chose, voilà, l’idéologie il faut qu’on paye pour le climat etc., mais entre sacrifier un Français de l’étranger et sacrifier le frais climat, ils préféreront sacrifier le Français de l’étranger.
Entre sacrifier une personne qui est retraité ou sacrifier un Français de l’étranger, ils préféreront sacrifier un Français de l’étranger parce que clairement ça ne pèse pas beaucoup, enfin, je veux dire les Français qui vivent en France ils n’iront pas pleurer sur les Français de l’étranger. Il ne faut pas croire qu’ils vont descendre dans la rue pour aller défendre les Français qui sont à l’étrangers, donc s’il y en a certains qui doivent sauter en premier, en plus ils sont mal vus, c’est une mesure qui est plutôt populaire en France pour la majorité des Français. Ils disent, voilà, les gens qui ne payent pas en France ce sont des traîtres, enfin pas tous ils pensent comme ça, mais une bonne partie des Français pensent comme ça, donc ça ne posera aucun problème, en fait, à être adopté. Donc, oui, effectivement prudence par rapport à ça.
LADISLAS MAURICE : Très bien. Merci Pierre. Donc à Investisseur Globetrotteur on aide beaucoup de gens à obtenir des secondes résidences, à investir dans des secondes citoyennetés, donc c’est tout à fait possible d’acheter une seconde citoyenneté, et Pierre, tu as une chaîne très intéressante, tu parles d’investissements, d’immobilier, d’expatriation etc. Est-ce que tu peux nous dire deux trois mots là-dessus ?
PIERRE : Oui. Moi je suis un investisseur immobilier, j’ai commencé à investir en France et maintenant j’investis à l’international, notamment dans l’immobilier et, forcément, quand tu es entrepreneur international je me suis confronté aux problématiques que rencontrent la plupart de tes clients. J’ai obtenu plusieurs résidences, plusieurs passeports, et j’ai commencé à en parler aussi sur ma chaîne YouTube, parce que c’est des choses qu’intéressent les abonnés, donc c’est vrai que dès qu’on touche à l’expatriation, on rencontre tous les mêmes problématiques, on en arrive un petit peu tous aux mêmes conclusions, donc voilà ce sont des thématiques qui sont chères, justement j’avais fait une vidéo sur l’impôt universel que vous retrouvez sur ma chaîne YouTube.
LADISLAS MAURICE : Très bien. Donc, les liens en dessous. Pierre, merci beaucoup.
PIERRE : Merci à toi Ladislas.